Notre vision de l’agriculture

Tous gagnants !

Nous tendons à une voie du juste milieu dans notre manière de pratiquer l’agriculture, voie qui nous aide à nous dégager des idées toutes faites, qui nous ouvre au delà des préjugés à une vision libre; aller au delà des contraintes, labels, lobbies, subventions. Voie que nous nous autorisons à suivre pour nous affranchir de la norme, pour la dépasser, afin d’oser innover..

Notre premier partenaire : Le sol… Être vivant, le sol a besoin d’être nourri correctement pour que la vie qu’il abrite devienne notre alliée, c’est devenu à nos yeux une certitude.

Je gravissais un sentier de montagne en me disant : à user de son intelligence, on ne risque guère d’arrondir les angles. A naviguer sur les eaux de la sensibilité, on s’expose à se laisser emporter. A imposer sa volonté, on finit par se sentir à l’étroit. Bref il n’est pas commode de vivre sur la terre des hommes.

Natsumé Sôseki

En théorie tout est “facile”… en labo un peu moins, bien que les paramètres soient globalement contrôlés. In vivo, comment vous dire… on part avec un idéal de 100%, en tout cas la terre donne toujours le meilleur d’elle-même, nous prenons exemple sur elle, à l’arrivée cela dépend des années..

In vivo, un certain nombre de paramètres vont apparaître : le premier auquel nous nous sommes trouvés confrontés, c’est  la nature du terrain, puis viennent la météo, les outils et leurs aléas…  Et voilà que nos premiers idéaux se voient malmenés. De plus, nous sommes en grande culture, c’est à dire que nous produisons des céréales, oléagineux, légumineuses par tonnes et cela sur de grandes surfaces.

Agriculture de régénération et semis direct

Nos terres sont argilo-calcaires, à 800 m d’altitude. Notre préoccupation première est de nourrir notre terre afin de pouvoir travailler avec elle. Nous avons repris des terres qui, bien qu’ayant reçu du fumier, ont aussi subi le passage de la charrue pendant des décennies ainsi que l’utilisation de produits phytosanitaires en nombre. La solution du non-labour est devenue pour nous évidente. Le labour fait trop de dégâts à la vie du sol, il est couteux en terme d’énergie, sans parler des cailloux soulevés et sortis par tonnes. Les techniques et expériences en semi direct, partagées par des collègues sur le réseau, nous ont convaincus de nous lancer. Il nous a fallu gérer la période de transition. Voilà 5 ans que nous pratiquons cette manière de faire et c’est une réussite.

Nous avons trouvé avec le semis direct des réponses concrètes à notre besoin de respecter la vie dans son ensemble ainsi qu’aux difficultés liées au terrain.

Juste gratter les sol sur 3 cm…. Cadeaux !!!

Trois répercussions positives, qui font du semis direct (SD) un allié de taille : Impact sur :

Les propriétés du sol

sa densité (compaction), son aération, sa température, son activité biologique, sa teneur en matière organique, sa structure, sa fertilité.

Les cultures

comme les conditions du sol sont meilleures, il est possible d’envisager de nouvelles cultures qui demandent des conditions que le semis direct offre ( plus de degrés-jours de maturité, meilleur drainage…)

L’environnement

diminution du ruissellement, de l’érosion et des lessivages, mais aussi moins de CO2 évaporé, machines plus petites, moins de carburant…

Moins d’érosion du sol facilite la régénération de celui-ci. Pas de semelle de labour, ni de tassement. Au contraire le sol devient une éponge fantastique qui absorbe le poids, on peut entrer dans les champs plus tôt au printemps, le sol ressuie mieux. On peut envisager de nouvelles cultures.

Le semis direct dépend en partie de la transformation de la bio-masse en nourriture pour les acteurs de la vie du sol

L’importance des vers de terre et autres acteurs du sol

Système de canalisation et irrigation naturelle….La magie des vers de terre Anéciques

Ils agissent dans les processus de décomposition des matières organiques, de structuration, ainsi que sur le fonctionnement hydrique des sols. Ils font partie de nos meilleurs alliés avec la microfaune et micro-organismes du sol, ainsi que les champignons.

Cela fait des années que les champignons et insectes se savent les bienvenus… d’autant que ce sont des alliés extraordinaires, peu d’entre eux sont nuisibles et grâce au volant d’auto-fertilité, ils sont contenus par les bénéfiques .

Le premier défi qui nous tient encore aujourd’hui, et qui est à l’origine de notre projet “les graines de l’Ami Luron”, s’est révélé être un os à ronger !

Coccinelle dans la culture de Quinoa

Cela reste difficile aujourd’hui d’avoir accès à des études répondant au normes scientifiques sur l’impact réel des herbicides sur la faune du sol. Deux camps s’opposent et se font la guerre rendant l’interprétation des résultats très orientée à nos yeux.

Au centre de notre démarche : la Vie. La Vie de notre sol, mais aussi celle de nos ventres et de nos têtes, celle de l’environnement direct dans lequel on vit. Et surtout celle de notre Terre en tant que planète. Il y a un point sur lequel tout le monde est d’accord, c’est qu’un sol en bonne santé réagira mieux qu’un sol atteint dans sa structure et sa cohésion.

Les avantages du semis direct, pour nous, couvrent actuellement l’inconvénient lié au traitement herbicide (Roundup) que nous faisons encore parfois.

Nous avons pris le temps de la transition dans nos champs pour faire le passage entre le labour et le Semi Direct, cela nous a demandé de faire évoluer nos pratiques, de changer notre matériel, de prendre des risques financiers et techniques. Nous partons aujourd’hui dans une nouvelle aventure, aller plus loin, c’est à dire viser le semi direct sans herbicide !

Nous allons nous donner le temps qu’il faut pour parvenir à notre objectif ! Cela demande une nouvelle fois de revisiter notre parc de machines, nos techniques, nos zones de compétences, tout en assurant et honorant sur l’année nos cultures et contrats…

Pour poursuivre notre développement, c’est à dire notre pratique en agriculture de conservation et SD, sans prise de risque inconsidérée, notre stratégie consiste à trouver de nouveaux leviers d’actions, tout en restreignant notre usage des herbicides et en espérant qu’ils restent accessibles à notre pratique, le temps que nous trouvions les solutions adéquates.

La suite dans les cultures associées et le projet “Les graines de l’Ami Luron

 

Quelques dossiers pour en savoir plus :